ÉPERNON (Jean-Louis de Nogaret de La Valette, duc d’) – Lettre signée adressée AU VICOMTE DE TURENNE – 1590

31 octobre 1590

Lettre signée

par le duc d’ÉPERNON

« JLouis de La Valette »

duc-d-epernon

adressée au

Vicomte de TURENNE

« SI LE ROI NE REMÉDIE EN LA GUYENNE D’AUTRE FAÇON,  LA MOINDRE PART Y SERA CELLE DE SES SERVITEURS… « 

600

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UGS : PP9783260 Catégorie :

Description

Saintes, 31 octobre 1590. 1 p. in-folio très bon état , adresse au dos, longue découpure sur le feuillet d’adresse due à l’ouverture sans atteinte au texte; mention autographe d’une lettre du duc  d’Épernon adressée au roi sur la moitié haute du feuillet d’adresse : « Sire, les troues (c’est-à-dire « trois »] dépeches qu’il a pleu a vostre Majesté me».

« ... J’ay receu de Valiech, mon secretere…, la lettre qu’avés pris la peine de m’escrire, et entendu par luy l’obliguasion que je vous ay du soing que vous avés pri de ce quy me touche estant arivé la, dont je vous suis trés hobligé et desireus de m’en revencher en vous fesant service a toutes les occasions quy s’offriront propice a cella. Vous pourés vouer (c’est-à-dire « voir »] par les lettres que j’escris au roy l’occasion quy est surveneues pour me contreindre a retarder mon voiage pour huit ou dis jours, de quoy je suis trés marry, mais je m’aseure que vous ne me consentiriés de le[s]ser vostre cousine (Epernon avait épousé la cousine du duc de Bouillon et le peu quy me reste du sarvice de la Ligue que j’ay, a Cadillac (château du duc d’Épernon) entre les

mains de mes enemis. Sy monsieur le marechal de Matignon eut voleu, je ne seroués en ceste peine. Croiés, Monsieur, que sy le roy ne remedie en la Guienne d’autre fasson,

que la moueindre part y sera celle de ces serviteurs. Quant à moy, je fes estat d’avouer [c’est-à-dire « d’avoir >>perdeu le peu (que j’ay de bien, de quoy je n’aurés regret sy la chose eut esté sans remede, lequel il faut atandre de la prudence de Sa Majesté… « 

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ÉPERNON (Jean-Louis de Nogaret de La Valette, duc d’). 1554-1642 .

Le duc d’Épernon ,  » Archimignon  » d’Henri III qui le combla d’honneurs,   avait l’étoffe d’un homme d’État, mais s’attira maintes inimitiés par sa position et son caractère, fut la cible de nombreux libelles, et perdit la faveur du roi en 1588. Ses relations avec Henri IV furent ensuite difficiles, et il se mêla ensuite longtemps des intrigues aristocratiques du temps contre le pouvoir royal.

Henri de La Tour d’Auvergne (1555-1623) ,

acteur important des Guerres de religion, , vicomte de Turenne, duc de Bouillon (1591) et maréchal de France (1592), avait des liens familiaux avec les Montmorency et Marie de Médicis. Longtemps favori du duc d’Alençon, il se convertit au protestantisme peu après 1575 et se mit alors au service du futur Henri IV qui lui en garda toujours de la reconnaissance. Il se montra cependant peu fidèle, prenant la tête des protestants intransigeants et se mêlant à plusieurs reprises aux révoltes princières.

Provenance : collection de l’écrivain Jules de Gères (estampille de la bibliothèque de son château de Mony à Rions en Gironde.)

 

ref:cla/anc