Charles-Michel de L’ÉPÉE – Lettre Autographe Signée à Charles Jacques Saillant.

Lettre Autographe Signée

Charles-Michel de L’ÉPÉE 

appelé abbé de L’Épée

abbé de l'épée

à

Charles Jacques Saillant

Docteur Régent

Faculté de Médecine de Paris

Vendu

UGS : PP1862800 Catégorie : Étiquettes : ,

Description

Lettre autographe signée au Docteur-Régent Charles-Jacques Saillant , faculté de médecine de Paris.

« Monsieur ,

J’ai l honneur de vous donner avis que nous comptons partir lundi pour nous rendre à Paris, Dieu aidant, mardi au soir. Il sera donc inutile de m’envoyer ici l’épreuve dont vous me parler. Cependant si elle était mise à la poste avant la réception de celle-ci, n’en soyez pas inquiet, parce que je la recevrais Dimanche.

Je me doutais presque qu’on prendrait le parti que vous m’annoncer. On nous a fait perdre bien du temps. Nous en regagnerons une partie n’ayant pas besoin de la poste.

Votre très humble et très obéissant serviteur « 

(signé) De L’Epée.

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On joint un feuillet XIX -ème détaillant son alphabet manuel , une petite gravure le représentant et un petit imprimé XIX -ème le décrivant.

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(Feuillet Imprimé joint)
Charles-Michel de l’Epée , fils d’un architecte du
roi, se consacra de bonne heure à l’état eccle-
siastique, il fut nommé chanoine de Troyes. Ses
liaisons avec l’évêque de Senez , Soanen [janseniste], dont il
partageait les opinions , le firent interdire de ses
fonctions; mais son zèle pour le bien trouva bien, 
tôt un autre moyen de se développer. Le hasard
fit rencontrer à l’abbé de l’Epée deux jeunes filles
sourdes et muettes, dont le malheur le toucha assez
vivement pour lui inspirer l’idée de rendre à la
société ces êtres disgraciés , qu’une barrière in-
surmontable semblait à jamais séparer des autres
hommes.
Le détail intéressant de la première conception
de cette idée et de l’enchaînement de pensées qui
en fut la suite a été consigné par l’abbé Sicard
dans son cours d’instruction d’un sourd – muet:
* L’idée d’un grand homme est un germe précieux ,
» dit-il. Et le résultat de cette idée fut qu’il pou-
vait y avoir une langue de gestes et d’actions,
« comme il y a une langue de sons ». L’expérience
confirma l’espoir qu’avait conçu l’abbé de l’Epée ;
ses efforts surmontèrent les difficultés nombreuses
qu’il rencontra , et il fut surpris lui-même des ré.
sultats qu’il obtint,
L’ active charité de l’abbé de l’Epée ne se borna
pas à l’instruction des deux jeunes filles qui avaient
été l’occasion de son utile entreprise. Sa maison
se transforma en une école, où de pauvres enfants
sourds -muets trouvèrent en abondance toutes les
nécessités de la vie. Sa fortune suffit , sans aucun
secours, à cette admirable institution, …  …
Ses utiles travaux attirèrent l’attention des cours
étrangères. Joseph II l’admira, et plaça auprès de
lui un disciple pour transporter en Allemagne le
bienfait de cette institution. Son inventeur reçut
aussi de Catherine II des offres qu’il n’accepta
point , ne demandant à cette souveraine, pour
marque d’estime , que de lui confier l’instruction
d’un sourd-muet né dans ses états.
… ….
L’abbé de l’Epée mourut à Paris, en 1790, Ses
élèves le pleurèrent, et sa mémoire sera toujours
chère à l’humanité.
A. M.
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Charles-Michel de L’Épée, prêtre , janséniste , fondateur de la première école publique pour les sourds.

Charles-Jacques Saillant, né le  à Paris et mort le 6 août 1814 à Villiers-le-Bel, est un médecin français , ordonné prêtre pendant la révolution française , proche du jansénisme.

Informations complémentaires

auteur

Charles-Michel de l'Epée