Description

2 pp.2/4 in-8 ,

Paris 12 Décembre 1853

« Votre manière de voir dans les circonstances me paraît la seule prudente, et je formulais à peu près dans les mêmes termes la conduite à suivre pour nous. Il faut accepter ce qui s’est fait, quoique sans ardeur, car on nous a licenciés. Il n’y a plus de 1830. Cependant il est certain qu’avec de l’habileté on peut tirer bon parti pour le pays de la combinaison opérée en Allemagne. M. Mignet, qui était ici hier, m’a paru tout à fait dans ces idées aussi, ce qui m’a étonné un peu. On dit que dans l’armée cette opinion gagne du terrain. Pourvu d’ailleurs qu’on nous rende les  institutions, qu’une assemblée formule les libertés publiques, qu’importe les hommes ? Ce n’est pas à nous de les défendre plus qu’ils ne se défendent eux-mêmes. D’ailleurs ils n’ont rien de bien attirant, et il est fâcheux que la forme où l’on pouvait se passer de ces familles princières n’ait pu réussir après tout ce que nous voyons. Malheureusement la chose est de plus en plus impossible, et il faut que les hommes sages de ce parti se résignent dans l’intérêt du pays comme dans celui de leur avenir… « 

F Buloz

« Vous recevrez la Revue à Cannes, et je vous recommande toujours l’affaire de… notre propagation dans les pays que vous visiterez. Je pais tâcher de savoir l’adresse de M. de Tocqueville pour lui écrire…  » 

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François BULOZ , (1803-1877) , patron de presse , écrivain , directeur de la Revue des Deux Mondes pendant 40 ans . Il réunira dans cette revue tous les plus grands écrivains du XIXème, ( Sainte-Beuve, Victor Hugo, Alfred de Vigny, Alfred de Musset, George Sand, Honoré de Balzac, Alexandre Dumas père, Erckmann-Chatrian, Octave Feuillet, Hippolyte Taine et Ernest Renan). 

La revue des Deux mondes sera une revue d’opposition sous le IIème Empire comme la teneur de cette lettre , un an après le coup d’état impérial , le laisse supposer.