Poème autographe. 3 quatrains sur une 1/2 p. in-4 de papier quadrillé, ratures et corrections.
Poème de jeunesse et de prison, rattaché à la composition de son roman Notre-Dame-des-Fleurs (1943).
Avec mention dactylographiée répétée au crayon : « Notre Dame et Seck au lit »
Il appartient à une série publiée en 1945 en accompagnement d’un recueil de lithographies libres homosexuelles attribuées à Roland Caillaux, Vingt lithographies pour un livre que j’ai lu. Jean Genet ne voulut jamais en avouer la paternité, mais en intégra certains dans la suite « Parade » publiée en 1948 dans son recueil Poèmes (L’Arbalète).
« Cathédrale à pas lents par mes landes venues
Sous un vil ténébreux, Notre-Dame des Fleurs
De ma mort le cortège aux nocturnes couleurs
Parcourt le pied léger vos douces avenues.
Cette Afrique est de cuivre où la grâce est morose.
Relevez dans ses flancs le regret des mineurs.
Ils travaillent les puits de ce bagne d’amour
Ou, brise, neige, fleur, sous leurs doigts ne se pose.
À son col pèsent lourd les chaînes du silence,
Ce plongeur décharné noir du sel de vos mers.
La danseuse de givre est son héros de l’air.
Je parle, entre les dents le fer doré des lances >>
Jean Genet, Le Condamné à mort et autres poèmes, Paris, Nrf, 1999, p. 100.