Paris, [13 janvier 1952, d’après le cachet postal]. 1 p. 1/2 in-8, en-tête imprimé à son adresse parisienne
« Cher ami ,
Heureux de revoir votre écriture et de recevoir vos bons voeux. Ai je besoin de vous dire que vous avez tous les miens …
Vous me demandez quel cas je fais de Léon Bloy. Je vois que vous n’avez pas lu mon journal dont je me ferai un plaisir de vous offrir quelques volumes. Vous verrez qu’il y est assez souvent question de cet écrivain que j’ai toujours mis très haut et à qui je dois spirituellement beaucoup.
Il a développé en moi le goût de l’absolu et le mépris de cette gloire littéraire qui semblait importer tellement à notre pauvre ami. Dans le domaine de la foi, je dois à Léon Bloy bien des choses qu’il était seul à pouvoir donner. Je l’ai lu pour la première fois en juin 1918, alors que j’avais 17 ans, et depuis cette époque, ses livres ont toujours été fort près de moi. Nous reparlerons de lui et de tout ce que vous voudrez quand j’aurai le plaisir de vous revoir… «
Julien Green (1900–1998) est un écrivain américain de langue française et le premier étranger membre de l’Académie française.