Poème autographe signé
Albert Londres
à sa compagne (ou maitresse)
Réservé
Description
« J ai connu jusqu’ici de multiple émois
Mon cœur a ressenti de bien douces caresses
Jamais comme ce soir au bruit de votre voix
Il n’eut plus de faiblesses
Jamais depuis huit ans que je cours le plaisir
Et fauche en m’amusant les roses sur leur tige
Mes yeux , ces libertins occupés à choisir
N’eurent plus de vertige
Jamais la joie en moi n’eut une telle part
Mes lèvres tout de feu , mon désir tout de crainte
Et jamais mon esprit ne garda d’un regard
Une plus forte empreinte
L’infernale beauté que vous portez sur vous
M’aurait vite brulé si j’approchais mes ailes
Car au bois de l’amour ce ne sont pas les loups
Qui mangent les agnelles
Je fondrais sous vos yeux comme neige au soleil
J’oublierais le chemin qu’il faut que je gravisse
Et je ne pourrais plus quand viendrait le réveil
Me contenter du vice
Les femmes comme vous qui tiennent du divin
Font mal en tolérant que l’homme les approche
Pour la pauvre, dès lors, chaque son sera vain
S’il n’est de votre cloche
Mais on peut bien payer par un peu d’âpreté
Par un amer regret que le soir on contemple
La minute passée auprès de la beauté
Dont vous êtes le temple «
(signé) ALBERT LONDRES
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Le texte est recopié à l’encre bleue avec sur deux pages adjacentes au crayon des essais de rimes avec ratures et corrections.
Albert Londres (1884 – 1932) , journaliste , grand reporter et écrivain.